Lilly LEVANT

M1 DROIT DU DOMMAGE CORPOREL – UNIVERSITE CHAMBERY

Depuis mon plus jeune âge, il me tient à cœur de défendre des causes qui valent la peine d’être défendues. Toute mon enfance a été bercée, non pas par des comptines ou des histoires de princesses, mais par de rudes et intenses négociations de peines avec mes parents pour éviter de justesse la peine capitale : la privation de dessert.

Il m’a toujours fallu trouver le mot juste, manier avec délicatesse notre délicate langue française, trouver ce petit mot qui me ferait passer de la petite fille capricieuse, à la professionnelle de la négociation. Pour cela, je n’ai pas usé de mon charme, non, j’ai joué de ma voix, et j’ai joué avec les mots. Impossible de résister face à une petite fille qui vous demande avec agilité de lui acheter la toute dernière Barbie.

Il m’a toujours été reproché d’être trop bavarde à l’école. Mais qui aurait cru que mon plus vilain défaut deviendrait mon meilleur allié dans la discipline de l’éloquence ? Il était impossible pour moi de passer à coté de la chance d’être écoutée sans être interrompue en faisant ce qui me plaît le plus : parler. Vous vous en doutez, encore une fois je maniais les mots pour échapper à la condamnation. Cela aurait fait grand bruit si j’avais fini comme Véronique, sans son. C’est comme ça que j’ai décidé de participer, en 2018, au concours d’éloquence organisé par l’université Savoie Mont-Blanc. Ce fut ma première expérience dans le domaine de l’éloquence, et celle-ci fût incroyable. Ou plutôt incroyablement critique. Je n’avais pas confiance en moi, je me suis lancée dans une discipline que je ne connaissais pas, et dont je ne maîtrisais pas les codes. Je n’ai, certes, pas grimpée au sommet du Mont-Blanc mais j’ai gravi une montagne pour arriver à me remettre de cette terrible déception touchant mon égo de plein fouet. C’est pourquoi en 2019, j’ai décidé de participer à nouveau à ce concours, sans la certitude d’avoir enfin trouvé le secret d’une bonne plaidoirie. Après avoir usé de potions magiques à base d’insomnies, de migraines, de sueurs froides, de bonnes bouteilles (d’eau, évidemment) et d’incantations vaudous, j’ai tenté une nouvelle fois ma chance. Et c’est après avoir pris du plaisir à écrire et à défendre un premier sujet quelque peu loufoque, pour ne pas dire complètement, que je me suis réellement épanouie dans cette discipline. C’est au fur et à mesure des joutes oratoires que j’ai pu prendre d’avantage confiance en moi et que j’ai pu me rendre compte de la force des mots pour défendre un point de vue. Je me sentais prête à escalader le Kilimandjaro de l’éloquence et à gravir des sommets, peu en importait le prix et la difficulté.

L’éloquence un très bon exercice de jeu de rôle, où l’on peut enfiler un costume de super-héros sorti tout droit de notre imagination, où il nous arrive parfois de défendre un sujet qui va à l’encontre de nos idées. Attention, l’éloquence est à manier avec délicatesse. Un simple mot, une simple façon de parler, une simple formule, magique évidemment, peut tout changer. Trouver le mot juste, là est la clé. Avant de se lancer, lorsque les premiers exquis mots sortent de notre bouche, il faut penser que les mots rendent les cris vains.

 

Citation : « Quand on veut, on peut. »

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